Les Sociétés pour le Financement de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (SOFICA) sont des instruments de financement destinés à la collecte de fonds privés consacrés
exclusivement au financement de la production cinématographique et audiovisuelle française.
Du 15 septembre au 31 décembre 2020 , Gan Patrimoine vous propose d’investir dans le Cinéma et la Télévision avec CINÉMAGE, leader sur le marché des SOFICA.
Entretien avec Serge HAYAT et Yann LE QUELLEC, fondateurs des SOFICA Cinémage.
Quelles sont les conséquences de la crise du COVID sur le marché du cinéma et de l’audiovisuel ?
On entend beaucoup parler dans les médias de la baisse de la
fréquentation dans les salles d’un côté
et de l’autre de l’explosion du marché des plateformes de SVOD (Netflix,
Amazon, Disney + etc.). Nous allons donc partager nos réflexions
sur ces deux sujets en nous interrogeant sur les conséquences probables
pour nos SOFICA Cinémage.
Quelle est la conséquence de la baisse de la fréquentation des films en salle en cette période de Covid ?
La fréquentation depuis la réouverture des salles en juin est entre 30%
et 40% de ce qu’elle était à la même époque en 2019. Mais cette baisse
mérite d’être relativisée : elle témoigne bien moins d’un désamour des
spectateurs pour la salle que d’un effet mécanique puisque seule une
partie des sièges est accessible dans le cadre des mesures sanitaires,
et surtout d’une baisse de l’offre de films américains en quantité et en
qualité liée à la frilosité et à l’attentisme des studios US.
Car les majors américaines ont décidé de repousser voire d’annuler la
sortie de leurs blockbusters. Or ces films sont les locomotives du
marché estival, représentant environ 70% de parts de marché.
Dans ce contexte, les films français, qui constituent notre marché
adressable principal (les SOFICA ne sont pas autorisées à investir sur
des films américains), se sont plutôt bien maintenus. Certains d’entre
eux performent même au-delà de nos estimations initiales malgré les
mesures sanitaires. C’est notamment le cas pour La bonne épouse (avec
Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky) qui devrait atteindre
près de 650 000 entrées et Effacer
l’historique (avec Blanche Gardin, Denis Podalydès, Corinne Masiero) qui
démarre fort.
Les mesures sanitaires étant encore en place, nous demeurons évidemment
vigilants mais sommes confiants dans l’avenir quant à l’appétit du
public pour la salle, qui reste un outil privilégié de diffusion des
oeuvres (cf. les niveaux de fréquentation avant le Covid, historiquement
hauts).
Qu’en est-il de la situation des tournages et des festivals ?
De nombreux projets sont en cours de tournage. Les professionnels de
l’industrie se sont organisés pour respecter les mesures sanitaires en
vigueur. Et les festivals ont pu reprendre (Angoulême, Venise) ou ont
organisé leur marché en ligne (Cannes, Annecy).
On entend aussi beaucoup parler de l’explosion du marché des plateformes. Quel est l’impact pour Cinémage ?
C’est une excellente nouvelle pour l’industrie et pour Cinémage ! La
crise sanitaire a accéléré le développement des plateformes de streaming
qui constituent un relai de croissance hyper dynamique pour notre
marché car elles ont besoin de films toujours plus nombreux et
diversifiés à proposer à leurs abonnés. Ainsi sur les 6 premiers mois de
l’année 2020, le marché de la location en vidéo à la demande a
progressé en France de près de 22%, celui de l’achat en ligne de 36% et
celui de l’abonnement aux plateformes de vidéo à la demande par
abonnement de 56%. Netflix, à elle seule, a enregistré, en à peine 6
mois, une hausse de 30% du nombre de ses abonnés qui atteint près de 8
millions aujourd’hui.
Si l’offre de films français a déjà nettement progressé sur ces
plateformes, la nouvelle législation devrait les pousser à investir
encore davantage dans les productions françaises futures. Cela créera
toujours plus d’opportunités de diffusion et donc de monétisation pour
les films et séries financés par Cinémage.
La crise du COVID et les questions légitimes qu’elle soulève ne doivent
donc pas masquer la tendance de fond de notre marché : le besoin de se
divertir ou de réfléchir et la demande d’images animées n’ont jamais été
aussi forts. Il est désormais possible d’accéder aux images partout,
tout le temps, sur de nombreux supports et dans de nombreux formats
C’est le moteur même de notre industrie qui tourne à plein !
Nous sommes structurellement sur un marché porteur sur le moyen et le
long terme.
Est-il quand même raisonnable d’investir dans le cinéma dans un contexte économique global instable ?
Pour vous répondre, commençons par un constat : depuis leur première
édition les SOFICA Cinémage ont systématiquement proposé une opportunité
d’investissement globalement rentable pour leurs souscripteurs, même
lors de la crise financière des années 2008 et 2009 alors que tous les
autres fonds dévissaient. Ceci s’explique bien sûr pour partie par
l’importance de l’avantage fiscal de 48% mais plus encore par la rigueur
et la diversification qui président à notre politique d’investissement.
En premier lieu, rappelons que, dans notre modèle, plus de la moitié de
nos investissements ne sont pas directement dépendants des résultats
d’exploitation des films car ils font l’objet de garantie au nominal par
des producteurs ou studios (environ 30% des investissements) ou sont
remboursés lors de la mise en production des films (20 à 25% des
investissements),
indépendamment de la performance de ces derniers.
Et sur la fraction de vos investissements qui dépendent des résultats d’exploitation ?
Ils représentent environ 45% de nos investissements et sur cette
tranche, nos recettes sont diversifiées et mutualisées sur plusieurs
supports d’exploitation (salle, vidéo, VOD, TV, SVOD) et territoires
(France et international). Ainsi, un titre qui voit ses recettes salles
affectées par une baisse de la fréquentation des salles, peut dans le
même temps bénéficier de la nette augmentation de la consommation en
vidéo à la demande à l’acte ou par abonnement sur les plateformes.
Ce modèle d’investissement équilibré explique donc la résilience de
notre modèle d’investissement, même en période de turbulences
économiques.
Malgré tout, le timing est-il bon pour investir ?
Nous sommes convaincus que oui. En effet le marché du cinéma n’est
pas corrélé aux marchés financiers. Même en temps de crise, les gens ont
besoin de se divertir. Les SOFICA constituent donc un outil de
diversification unique à avoir dans un portefeuille d’actifs.
C’est de plus un actif rassurant parce qu’il est fortement encadré par
trois autorités de tutelle (le CNC, la DGFIP, l’AMF), gage d’une
parfaite transparence.
Par rapport aux éditions précédentes, quelles sont les spécificités de Cinémage 16 ?
En terme de politique d’investissement, nous maintenons les principales constantes qui font la force de notre modèle :
-
accent sur le cinéma indépendant, premiers et seconds films, qui ont
un fort potentiel festival, à budgets maîtrisés et capables
de générer des recettes à l’étranger et attirer les plateformes ;
-
accès privilégié aux meilleurs projets et contrôle des deals de
financements : Cinémage 16 bénéficiera de notre expérience cumulée
depuis 16 ans et des contacts privilégiés
noués avec les principaux producteurs ;
-
une gouvernance spécifiquement saluée par un rapport du Commissaire du Gouvernement
-
une communication régulière et transparente via nos newsletters et notre site internet.
Nous continuons en parallèle à adapter notre modèle aux mutations du marché avec une attention
particulière aux séries (fiction et animation) et aux documentaires avec un fort potentiel international.
Nous resterons actifs et force de proposition auprès de nos tutelles, via la coprésidence de l’ARS
(Association de Représentation des SOFICA) qui nous a été confiée pour un second mandat.
Pour illustrer ces propos, pourriez-vous donner des exemples de films ou séries financés par Cinémage ?
Pour rappel, Cinémage c’est plus de 120 M€ investis en quinze ans
dans près de 450 films sur environ 5 000 opportunités étudiées par un
comité d’investissement constitué de leaders du secteur aux profils
complémentaires.
Côté cinéma, Cinémage a financé :
-
près de 70 films ayant dépassé les 500 000 entrées / près de 150 sélections dans les grands Festivals
(Cannes, Venise, Berlin) : dont 15 pour l’édition 2019 (un record !) ;
-
de nombreux projets récompensés dans les plus grands festivals internationaux et aux César,
et notamment Intouchables, Dheepan (palme d’or en 2015),
Mon roi, Des hommes et des dieux, L’Arnacoeur, Les garçons et Guillaume à table ! ;
-
Récemment : Hors normes, Les misérables, Au nom de la terre, Alice et le maire, La bonne épouse, Effacer l’historique.
Très tôt, nous nous sommes associés à la production de séries comme Le
bureau des légendes
(série française la plus exportée dans le monde), Mytho (vendue à
Netflix), ou Tropiques Criminels (une nouvelle référence de France 2).
Cette expertise nous est très utile pour accéder aux meilleurs
contenus de ce marché en forte croissance.
Et comment participer à l’aventure cinéma ?
En plus d’être un investissement attractif, Cinémage est aussi un moyen
pour nos souscripteurs de vivre en live l’aventure du cinéma et des
séries. À la demande de certains partenaires, nous avons déjà organisé
des visites de tournage, obtenu des invitations pour leurs clients à des
projections en festivals...
Nous adressons régulièrement des exonérations de places et des
invitations aux avant-premières à nos partenaires.
Et nous sommes ouverts à toutes les initiatives ou demandes contribuant à
partager la passion du cinéma.