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Salarié détaché ou expatrié : quelles conséquences pour votre retraite ?

Publié le 15/12/2025

Partir à l’étranger, que ce soit pour des raisons professionnelles, personnelles ou fiscales, attire de nombreux salariés. Pourtant, derrière un projet de mobilité internationale (détachement, expatriation, alternance de séjours en France et à l’étranger), vous vous demandez peut-être quelles conséquences cela aura sur vos droits à la retraite. Entre statuts juridiques, accords entre États, dispositifs volontaires et évolution récente des règles due à la réforme de 2025… les règles peuvent sembler complexes.

Dans notre article, nous vous proposons un tour d’horizon des principaux points à connaître lorsque l’on travaille à l’étranger, avec un objectif simple : vous aider à mieux comprendre l’impact de votre situation sur vos droits à la retraite et identifier les bons réflexes à adopter.

Détaché ou expatrié : un choix de statut qui peut peser sur votre retraite


Le détachement : un lien maintenu avec la France

Le détachement vous concerne si vous êtes envoyé à l’étranger pour une durée limitée par votre employeur établi en France. Votre contrat de travail français est maintenu et vous continuez, en principe, à cotiser au régime de la Sécurité sociale française y compris pour la retraite de base et la retraite complémentaire.

Vos périodes de détachement sont alors intégrées dans votre carrière comme des périodes travaillées en France. Ce fonctionnement vous permet de conserver une certaine continuité de vos droits. Attention, il vous faudra cependant respecter les règles de durée et les conditions propres à votre pays d’accueil.

L’expatriation : un rattachement au régime local


Si vous êtes expatriés, vous êtes affilié à la Sécurité sociale du pays dans lequel vous exercez votre activité. Vos cotisations retraite sont versées au régime étranger et, sauf démarches spécifiques, vos droits français n’évoluent plus pendant cette période.


Les droits acquis à l’étranger dépendront donc des règles locales : âge de départ, durée d’assurance requise, mode de calcul, possibilité ou non de bénéficier d’une retraite de ce pays après votre retour en France. Pour la part française de la carrière, seuls les trimestres et points acquis avant votre départ (et ceux éventuellement rachetés ou validés ensuite) seront pris en compte.


Retraite et mobilité internationale : ce que prévoient les accords


Au sein de l’Union européenne, de l’Espace économique européen, en Suisse et au Royaume Uni


La France a conclu des accords de coordination avec les pays de l’Union européenne, de l’Espace économique européen, la Suisse et le Royaume-Uni. Ces textes permettent de prendre en compte, pour l’ouverture des droits, vos périodes travaillées dans ces différents États et d’éviter certaines ruptures de carrière. Ainsi, les périodes travaillées dans ces États sont totalisées pour l’ouverture de votre droit à retraite, notamment pour atteindre le taux plein, même si chaque pays verse ensuite sa propre pension selon ses règles.


Si vous avez exercé en France puis dans un autre État de cette zone, vous recevrez donc plusieurs pensions, mais votre parcours n’est pas fragmenté au point de faire obstacle à l’accès à une retraite complète.


Avec les pays ayant une convention bilatérale


En dehors de l’espace européen, la France a également signé des conventions de Sécurité sociale avec certains pays. Ces textes définissent la façon dont vos périodes d’activité sont prises en compte, les modalités pour éviter une double cotisation et, parfois, les règles de calcul des pensions.


Là encore, chaque situation doit être étudiée en fonction du pays concerné. Il est cependant important de savoir qu’en l’absence de convention, les périodes travaillées à l’étranger ne sont, en principe, pas prises en compte dans le calcul de votre retraite française. Dans ce cas, il est utile d’envisager des solutions complémentaires (cotisations volontaires, rachat de trimestres, épargne individuelle) pour limiter l’impact de ces périodes sur le niveau de votre pension.


Réforme 2025 : un cadre plus strict pour certaines prestations


La réforme entrée en vigueur en 2025 a modifié la condition de résidence en France pour bénéficier de certaines prestations, notamment l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA). La durée minimale de résidence annuelle exigée est passée de 6 à 9 mois.


Si vous partagez votre temps entre la France et l’étranger, ce changement vous conduit à vérifier précisément le nombre de mois passés sur le territoire français et, le cas échéant, à ajuster votre organisation. Le non-respect de cette condition peut entraîner la perte du bénéfice de certaines aides. Les contrôles (certificats de vie, justificatifs de résidence) ont également été renforcés, ce qui suppose un suivi administratif attentif de votre part.


Comment préserver vos droits en étant à l’étranger ?


Cotiser volontairement auprès de régimes français


En tant que salarié expatrié, vous pouvez, sous certaines conditions, adhérer à des dispositifs de cotisation volontaire afin de conserver un lien avec le système français. L’adhésion à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) vous permet, par exemple, de continuer à valider des trimestres au régime de base.

Pour la retraite complémentaire, des dispositifs existent également afin de maintenir ou de reconstituer des droits, à condition d’y avoir déjà été affilié auparavant. Ces solutions ont un coût, mais elles peuvent permettre de limiter les périodes non cotisées dans la carrière française et d’améliorer le montant de la pension finale.


Le rachat de trimestres : une option qui peut être utile


Lorsque certaines périodes à l’étranger ne sont pas prises en compte par les régimes français, le rachat de trimestres peut être une option. Il s’agit de verser des cotisations pour des périodes incomplètes ou non validées, afin d’augmenter le nombre de trimestres retenus pour la retraite.

Le coût du rachat dépend de plusieurs paramètres, dont l’âge, les revenus et l’option choisie (rachat influant uniquement sur le taux, ou sur le taux et la durée). Les montants peuvent être importants, ce qui justifie une étude personnalisée avant de s’engager. Bien utilisé, ce levier peut permettre de réduire une décote ou d’atteindre plus facilement le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein.


Conseils pratiques avant, pendant et après une mobilité


  • Avant le départ : clarifiez votre projet et votre statut

    Avant de partir travailler à l’étranger, il est utile de vérifier précisément dans quel cadre vous partez : détaché ou expatrié, durée prévue, pays concerné, existence ou non d’une convention de Sécurité sociale avec la France. Cette étape permet d’identifier rapidement les enjeux pour la retraite et d’anticiper les choix à faire : cotisation volontaire, adhésion à la CFE, mise en place de solutions d’épargne complémentaire, etc.


    Constituer un dossier personnel dès le départ (contrats de travail, bulletins de salaire, attestations) facilite ensuite les démarches et les échanges avec les caisses en France comme à l’étranger.


  • Pendant le séjour à l’étranger : gardez des traces et restez informé

    Pendant la période de travail ou de résidence hors de France, conservez tous les justificatifs d’activité et de résidence (contrats, bulletins de salaire, attestations d’emploi, preuves de résidence). Ces pièces pourront être demandées au moment de la liquidation de vos droits, parfois plusieurs années plus tard.

    Il est également recommandé de consulter régulièrement votre relevé de carrière français pour vous assurer que les périodes sont correctement enregistrées et repérer d’éventuelles lacunes.


  • Au moment du retour ou de la retraite : réalisez un bilan

    Au moment de préparer votre départ à la retraite, ou en cas de retour en France après une période à l’étranger, un bilan global de carrière vous permet de confronter les droits acquis en France et à l’étranger. Cette étape vous aide à vérifier la bonne prise en compte de vos périodes travaillées, à identifier les options possibles (demande de retraite dans plusieurs pays, rachat de trimestres, arbitrage sur la date de départ) et à anticiper les délais de traitement.

    Un accompagnement par un professionnel peut alors vous apporter une lecture d’ensemble et vous aider à structurer une stratégie cohérente, en fonction de vos objectifs de revenu et de votre projet de vie.


En conclusion


Votre retraite en tant que salarié détaché ou expatrié repose sur des règles précises, qui articulent droit français, accords internationaux et évolutions récentes comme le renforcement des conditions de résidence. Ces règles ont un effet direct sur le niveau de votre pension et sur la continuité de votre revenu au moment de la retraite.


Anticiper, suivre votre carrière et utiliser les outils disponibles (cotisations volontaires, rachat de trimestres, analyse des conventions) vous permet de mieux maîtriser ces enjeux. Dans un contexte de mobilité internationale, un échange avec un conseiller en gestion de patrimoine constitue un appui utile pour traduire ces règles générales en décisions adaptées à votre situation.

Découvrez toutes nos solutions pour préparer votre retraite 

 

 

 

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